Les Vieilles PO

Entrevue avec les co-fondatrices du groupe Les Vieilles PO, Édith et Chantal (Katia étant absente lors de l’entrevue). En lisant ce nom, vous devez sûrement rire un peu. Du moins, lorsque j’en parle à des gens, on me jette parfois des regards étranges!  Loin d’être des professionnelles, ces femmes se sont unies afin de créer une communauté qui pratique le ski backcountry. J’ai moi-même intégré le groupe l’hiver dernier.

D’où l’idée est-elle partie?
Katia, Édith et Chantal skiaient beaucoup à Morin-Heights. Les enfants de Katia et d’Édith étaient dans le club de compétition là-bas et leurs maris étaient entraîneurs. Elles passaient alors toutes leurs journées à la station de ski. Après quelques années, elles ont réalisé que cela commençait à devenir un peu redondant. «Je faisais du ski, je prenais les chaises, je rentrais pour le diner pour faire manger les enfants, mais quand j’avais fini ma journée, j’en avais pas assez! J’aime ça me dépenser physiquement», mentionne Édith. Elle suggéra alors à Katia et Chantal de commencer à faire du ski backcountry pendant que le reste de la famille était en entraînement. Ces deux dernières n’avaient encore jamais essayé ce sport, mais en avaient grandement envie. Au lieu de toujours faire les mêmes pistes et d’attendre en file aux chaises, cela leur permettait de pouvoir explorer de nouveaux endroits et dépenser plus d’énergie.

Comment le groupe a-t-il commencé?
«On a commencé avec une page Facebook et on a essayé de voir où on pouvait aller, puis on a embarqué du monde avec nous pour savoir où aller, comment s’équiper. Les choses ont déboulé rapidement. On s’est même fait appeler par des boutiques dès qu’on a créé le groupe.  Northface, Espresso sport, DPS, Atmosphère St-Sauveur, le Café White & Cie,  Shed Studio, ainsi de suite», nous explique Édith. C’est donc par les partenaires et le bouche-à-oreille que les gens ont commencé à suivre le groupe et à s’intéresser à ce sport. Leur première sortie s’est faite au Mont-Habitant alors que la station était fermée. Les responsables avaient ouvert et damé une piste pour juste pour eux.

Une communauté
«On voulait travailler avec la communauté qu’on a autour de nous, embarquer le plus de monde possible et qu’il n’y ait pas de compétition. Créer quelque chose d’accessible à tous et toutes. Pour les initiations, on s’est dit qu’on allait garder une touche féminine là-dessus, car on l’a vu en vélo et dans d’autres sports : les femmes, on n’apprend pas pareil! La pression d’avoir le chum à côté… les femmes s’entraident vraiment et ç’a été une belle formule qui a été bien appréciée», nous explique Édith en précisant que cela permet un environnement plus sain à l’apprentissage et moins gênant. «Nous avions deux objectifs, soit de créer une communauté et aider les femmes en premier, puis d’un côté marketing, on voulait avoir des courriels et parler aux gens pour les aider. On voulait démystifier tout ça. Quels équipements? Quels vêtements? Où louer?», ajoute Chantal. « Une communauté, ça crée un sentiment d’appartenance.»

Le développement des sentiers
Puisque les enfants et les maris étaient toujours à la montagne de ski, les filles connaissaient des responsables à la station. C’est ainsi qu’elles ont pu officialiser le tout pour développer des réseaux de sentiers. «Avec un cartographe, on a flagué des trails, on a fait des tracés, puis ç’a été mappé pour justement rendre cela plus userfriendly» affirme Édith. «C’était important en développant ce sport-là, de le démocratiser et de faire en sorte que ce soit approuvé», ajoute-t-elle.

Vous vous demandez sûrement pourquoi il faut payer un billet de randonnée alpine alors que vous n’utilisez pas les chaises? Tout est une question d’assurances!

En période de COVID-19
Avec toutes les consignes gouvernementales et les restrictions quant aux rassemblements, tout s’est compliqué pour les filles. Elles ont alors pris la décision de ne pas organiser d’évènements cet hiver, MAIS elles ont tout de même ouvert un groupe VIPO qui offre un forfait avec la location de skis, des rabais chez les partenaires, et plusieurs petits goodies. «C’est un paquet qui est vendu pour nous aider à financer le site Internet. On voulait aussi quelque chose pour continuer à parler avec notre communauté», précise Chantal. De plus, les filles profitent de cette petite pause pour mettre en place de nouvelles idées pour les prochaines années.

Justement, à quoi peut-on s’attendre pour le futur?
Chantal affirme que «l’idée est de continuer sur les différentes régions du Québec, mais il y a plein de projets en discussion.» En riant, Édith ajoute que «les idées, ça manque pas! Même qu’une chance qu’on a Chantal, car c’est notre modératrice qui fait WOW LES FILLES on en a déjà beaucoup !!! Les projets et les idées fusionnent constamment dans nos têtes, mais pour l’instant on se garde une petite réserve parce qu’on ne sait pas où la pandémie va nous amener exactement.» Malgré la situation, les filles continuent de faire du ski backcountry et en profitent pour discuter des nouveautés à venir. C’est beau de voir à quel point la communauté des Vieilles Po est grandissante.

Que font les Vieilles PO l’été lorsque les skis sont rangés?
C’est bien beau faire de la randonnée alpine tout l’hiver, mais rendu à l’été lorsqu’il n’y a plus de neige, il faut bouger autrement. Chacune des filles a son passe-temps favori. Pour Chantal, c’est le tennis; pour Katia, la planche à pagaie; et pour Édith, c’est le vélo de montagne. «En fait, on joue dehors le plus souvent possible! C’est la meilleure façon d’être de bonne humeur, en forme et en santé » précise cette dernière. «On fait un peu de tout!»

Nous avons pu constater cet hiver l’engouement de ce sport. Les boutiques ont vendu énormément d’équipements et les photos sur les réseaux sociaux étaient très nombreuses en splitboard et skis de touring. Si vous n’avez pas déjà entendu parler de cette communauté, nous vous invitons à  suivre la page Facebook Les Vieilles PO – ski backcountry pour connaître les différentes sorties gratuites que tout le monde propose à droite et à gauche. Et si vous désirez en apprendre davantage, visitez leur groupe Facebook.

Émilie