Entrevue : le plein air pour la santé mentale

Pour moi, le plein air est facile, accessible et présent en tout temps. Que ce soit en randonnée pédestre ou alpine, en vélo de montagne, en paddle board ou en ski alpin, je peux profiter de la nature 365 jours par année, ou presque!

Pourquoi est-ce aussi important pour moi de faire des activités de plein air?

  • Pour être dehors et respirer l’air pur;
  • Pour bouger, sentir que je fais de l’exercice et être en forme;
  • Pour tous les points d’observation au sommet des montagnes;
  • Pour être libre;
  • Pour voir mes amis;
  • Et bien plus.

Je suis une personne débordante d’énergie et toujours partante pour aller jouer dehors. Pour moi, c’est simple et facile de m’habiller et de sortir, mais pour d’autres, la joie et la motivation ne viennent pas aussi facilement. Dans leur cas, le plein air devient alors un aidant naturel.

Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, les personnes qui font de l’exercice affirment se sentir moins stressées ou nerveuses. Faire régulièrement des activités qui accélèrent le rythme cardiaque peut réduire la fatigue, le stress et la colère tout en améliorant l’humeur, l’estime de soi et la perception de son corps. Pour encore plus de bienfaits, bougez à l’extérieur! De récentes études démontrent qu’après avoir marché dehors, les gens affirment ressentir un niveau plus élevé de vitalité, d’enthousiasme et de plaisir.[1] 

Aujourd’hui, j’ai rencontré Alexandra Côté-Durrer, une jeune photographe vivant avec un diagnostic d’anxiété sociale et généralisée ainsi qu’un stress post-traumatique. Pour Alexandra, la déprime arrive beaucoup plus rapidement que chez d’autres. Et parfois, le simple fait de sortir de son lit le matin est très difficile. La maladie mentale est encore très taboue en 2021, mais vous connaissez fort probablement tous une personne qui souffre d’anxiété, de dépression, de bipolarité ou d’une autre maladie mentale. Cet article vous permettra peut-être de mieux comprendre le sujet, ou simplement d’encourager une personne atteinte de maladie mentale à sortir bouger avec vous.

[1] Association canadienne pour la santé mentale

Pour commencer, sachez que l’Organisation mondiale de la santé affirme que l’activité physique réduit les symptômes de dépression et d’anxiété, mais améliore aussi le bien-être général. Peu importe l’âge, l’activité physique permet d’améliorer la santé mentale (diminution des symptômes de dépression).[1]

Pour s’aider, Alexandra est encadrée par des spécialistes et se donne elle-même des objectifs et des buts. Elle fait de la randonnée pédestre, du surf, de l’escalade et nouvellement du vélo de montagne. Sa plus grande passion : la course à pied. Sortir en forêt lui procure du calme et de l’apaisement. C’est une thérapie en soi!

«Tout ce qui est cardio va t’aider! Pas obligé de courir. Ça peut être juste de marcher. Le plus difficile des fois c’est juste de s’habiller. Une fois qu’on l’est, on peut sortir!» nous explique-t-elle. «Il faut aussi s’écouter. Si une journée ça ‘’feel’’ vraiment pas, ne t’oblige pas. Écoute ton corps. Si on a le goût, tant mieux, sinon on se reprend le lendemain.»

[1] Organisation mondiale de la santé

Se trouver des outils
«Ça m’est arrivé quelques jours de ne pas être motivée, même si c’était écrit dans mon agenda. Juste de m’habiller, ça m’a aidé. Et je l’ai fait à mon propre rythme. Mon entraînement de 20 minutes a été prolongé à 45 minutes, mais ce n’est pas grave. Je l’ai fait! Ce qui me motive beaucoup c’est l’application STRAVA. Je ne vois pas ça comme une comparaison, mais plus comme une motivation. Je vois mes amis, ce qu’ils font et ça me motive! Ça m’inspire à vouloir me pousser et je veux essayer de m’améliorer. Mais je ne me compare pas» affirme la photographe.

«La course est le sport qui fait le plus de changements positifs dans la vie de quelqu’un qui souffre de problèmes de santé mentale. En 2020, j’ai couru beaucoup plus qu’avant parce que je m’étais inscrite à une course, mais finalement la course n’a pas eu lieu à cause de la COVID-19. Mais, ça m’a forcé à m’entraîner. C’est là que j’ai réalisé à quel point ça m’aidait.  Il fallait que je me trouve un but comme ça, et je pense que pour les gens qui vivent avec des problèmes de santé mentale c’est vraiment dur de se pousser à faire quelque chose. Donc, de pouvoir se trouver un but, comme s’inscrire à une course que tu ne penserais jamais pouvoir faire, ça aide !» nous mentionne Alexandra.

Son conseil, « simplement d’y aller! Oui ça paraît un peu facile à dire, mais le moment où je me suis dit que je vais juste y aller, ça m’a vraiment aidé. De te respecter, mais simplement d’y aller et de le faire… La prochaine fois, tu vas vouloir y aller plus longtemps. Sors un peu de ta zone de confort, car c’est là que les plus belles choses arrivent dans la vie, mais respectes-toi aussi et ne te mets pas trop de pression. Juste de sortir dehors et être en nature, c’est un bon début. Ça va être un gros changement dans ton humeur.»

Les endroits préférés d’Alexandra dans la MRC des Pays-d’en-Haut 

  • Le lac Rond : un classique d’été pour s’entraîner à la nage, mais aussi l’hiver avec l’anneau de marche. Je peux courir et faire mes intervalles sur du plat. C’est plus agréable que d’aller dans les rues.
  • Les sentiers du Chantecler : c’est vraiment un coup de cœur! Que ce soit pour faire du vélo de montagne, du fatbike, de la randonnée ou de la course en sentier.
  • Le parc des Bouleaux  à Morin-heights : c’est un circuit que j’adore, très beau et avec un dénivelé, donc c’est bon pour les entraînements plus cardio. Il y a aussi le parc Basler pour le vélo de montagne.
  • Cette année, j’ai commencé à m’intéresser un peu plus à l’escalade, car je trouve que c’est un bon entraînement pour mes muscles et c’est bon pour ma course en sentier. À Sainte-Adèle, il y a le Mont Baldy. Faire ça à l’extérieur, en nature, c’est vraiment intéressant.

«Le plein air, c’est tellement important!» conclut la photographe. «Souvent, c’est quand je sors en nature que je trouve toutes mes idées et que je suis capable de relaxer. Sortir dehors me fait du bien.»

Un énorme merci à Alexandra Côté-Durrer d’avoir pris le temps de répondre à mes questions sur le sujet des maladies mentales sans aucune gêne. Toutes les photos publiées dans cet article, à l’exception du premier portrait, sont ses clichés. Je vous invite à suivre sa page professionnelle Facebook et son compte Instagram @alexcdphotography.

Sortez et bougez! C’est si bon pour la santé!
– Émilie